Giuseppe Masia

Originaire de Sardaigne et ayant grandi à Bruxelles, Giuseppe Masia vit et travaille à Montréal. Il est actuellement inscrit à la maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’UQAM, où il développe une pratique à la croisée du son, de la sculpture et de la mémoire. Ses œuvres prennent souvent la forme d’installations sonores ou de performances utilisant des disques vinyles altérés et des tourne-disques bricolés, qu’il conçoit et fabrique lui-même.

Son travail explore la matérialité du son à travers des objets récupérés, abîmés, reconfigurés. Le disque vinyle, qu’il moule dans le verre ou découpe au laser, devient chez lui un terrain d’expérimentation, un support d’empreintes, une archive mouvante. Il s’intéresse à ce qui persiste dans les objets usés : les cicatrices, les silences, les bruits résiduels. Pas pour les réparer, mais pour les faire parler autrement.

Son expérience personnelle de la maladie l’a mené à penser la précarité différemment, pas comme une faiblesse, mais comme un lieu de création. Cette réflexion traverse ses œuvres : dans les matières fragiles qu’il utilise, dans les dispositifs faits main, dans la lenteur de l’écoute qu’il propose. C’est une démarche à contre-courant, low-tech, mais profondément sensible.

Ses influences vont de Pierre Schaeffer à Martin Tétreault, en passant par Jonathan Sterne, Rosalind Krauss ou encore Maria Chavez. Mais c’est surtout dans l’expérimentation directe, dans le contact avec les matériaux, que son travail prend forme. Pour lui, chaque geste de découpe, chaque son qui accroche, chaque sillon brisé est déjà un début d’histoire.